‘Qu’est-ce qu’une minute dans la vie d’un homme?’,martelait mon prof de gym au lycée lorsque nous devions nous astreindre à des excercices physiques. Un homme se doit de souffrir, tel est devenu mon crédo depuis.

Une souffrance qui, mardi prochain, durera une petite heure. Le temps que les medecins introduisent du narcose dans mon sang, histoire que je me perde dans un sommeil profond: c’est le prix a payer pour reparer mon hernie de l’aine. 60 minutes, c’est deux tiers d’un match de foot, un vol Amsterdam – Geneve.

Je ne compte plus le nombre de fois que je suis monte dans l’avion. La premiere fois pourtant, lorsque j’avais 13 ans, un vol Geneve – Londres m’avait effrayé, au point de fonder en larmes au départ. Une premiere fois est toujours spéciale. N’est-ce pas le propre de l’homme de se méfier de ce qu’il connait pas?  La phobie de l’inconnu.

Ce n’est pas que je ne faisais pas confiance au pilotes à l’époque. Ou au chirgurgien. Celui du Diakonessenhuis a Zeist effectue plus de 300 operations par an. Une routine. Comme moi qui guide chaque semaine des tourists sur le bateau a Utrecht, ou écrit regulierement un blog comme celui-ci. Mais mon sort ne dépend plus uniquement de moi. Il n’y a rien de pire que le sentiment de dépendance.

Dès lors, je me rejouirai du moment que je reveillerai, recevrai quelque chose a manger et de rentrer a la maison: j’aurai franchi un obstacle important de la vie. Et lorsque je serai completement retabli, que toutes les douleurs auront disparu, je pourrai me dire: cette souffrance n’etait pas pour rien. Au contraire: il me rendra plus fort. Et mon prof de gym pourra être fier de moi.

Update: L’opération à l’aine s’est bien déroulé.