Les Pays-Bas ont gagnés 2000 hectares sur la mer du Nord pour permettre l’agrandissement du port de Rotterdam. Le dernier coup de pioche a été donné mercredi en présence de la Reine Beatrix.

Gagner de la terre sur la mer, les Néerlandais s’y connaissent comme personne d’autre. La province Flevoland fut gagnée sur mer, les projets Delta sont connus loin à la ronde. Dernier chef d’œuvre : de Tweede Maasvlakte, comme on l’appelle ici, autrement dit, la deuxième partie gagnée à l’endroit ou la Meuse (et le Rhin) se jettent dans la mer du Nord. Durée des travaux : quatre ans.

Grâce à ces 2000 hectares de nouvelles terres (dunes, routes & plages y comprises), 215 millions de cubes de sable, le port de Rotterdam va pouvoir s’élargir de 1000 hectare, soit 1400 terrains de foot, d’ici 2014, lorsque toutes les facilités de transbordement seront prêtes. Un agrandissement de 20% de ce qui est déjà le plus grand port d’Europe mais qui, d’après son directeur, perd du terrain par rapport à ses concurrents que sont Anvers ou Hambourg.

Tout a été mûrement  réfléchi. Ainsi, des dizaines de milliers de blocs en béton ont été mises à la mer côté nord-ouest, avec une précision suisse, au centimètre près, pour faire barrage aux vagues des tempêtes qui viennent habituellement de cette direction. Et puis, les amoureux de la plage  pourront profiter d’un kilometre supplémentaire de bandes au sable jaune.

En temps de crise, il est bien sûr difficile de ‘vendre’ ce projet coûteux : 2,9 milliards. Mais, comme le souligne le président du projet, il s’agit d’un investissement dont les coûts ne seront amortis que d’ici trente ans. Plus qu’un projet de prestige, ces nouvelles terres conquises sur la mer sont une obligation pour l’économie néerlandaise, grandement tributaire des importations et exportations par voie maritime, ainsi que la connexion avec la Ruhr, connectée par une ligne ferroviaire à marchandise.

Signe d’une économie difficile, une partie de ces nouvelles terres restent provisoirement sous l’eau, et ne seront asséchés que lorsque des entreprises portuaires s’y installeront. Et selon l’optimisme des responsables, ce n’est qu’une question de temps.

-> Site des terres conquises (en anglais), cliquez ici

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