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1 jul 2015

Le Tour à Utrecht: l’idée née sur deux cartons de bière

*Troisième chronique sur le départ du Tour de France à Utrecht. Lisez les deux premières ici et ici

Le journaliste néerlandais Jeroen Wielaert avait imaginé un départ du Tour de France à Utrecht il y a plus de treize ans. Ou comment le rêve né sur deux cartons de bière se réalise aujourd’hui. 

C’était au désormais défunt café Vooghel, dans l’est d’Utrecht, que le journaliste sportif et écrivain Jeroen Wielaert, natif de la ville, ainsi que son pote Jan Fokkens, employé au chemins de fer néerlandais, se retrouvent, comme souvent, autour d’une bière. Nous sommes le 5 janvier 2002. Le Tour d’Italie était parti de Groningue l’année précédente et le reporter rêveur s’est dit : Si Groningue peut avoir le Giro, Utrecht peut avoir le Grand Départ du Tour de France.

Jeroen Wielaert_0A l’approche du Grand Départ, Wielaert emmène partout où il le peut deux cartons de bière, désormais encadrés, sur lesquels sont notées les idées nés il y a treize ans et demi. Sur la première, l’infrastructure : Utrecht possède la capacité hôtelière dans un rayon de 50 kilomètres, le centre de congrès Jaarbeurs, la plus grande gare du pays. Sur l’autre, le sponsoring : la Rabobank, qui a ses quartiers généraux en ville, ou la plus grande université du pays constituent un bon potentiel. Les arguments était notés en un quart d’heure.

La maire de la commune de l’époque, Annie Brouwers, se montre réceptive. Le lobbying est lancé, un parcours parsemé d’embûches. La critique d’abord, bons nombre d’Utrechtois était sceptiques, jugant le projet ‘mégalomane’. Mais Wielaert y croit. Quelques ambassadeurs de choix, dont les anciens vainqueurs de la grande boucle Jan Janssen, copain de route de l’ancien directeur du Tour Jean-Marie Leblanc, ou Joop Zoetemelk, constituent un gage.

Utrecht est une première fois candidate pour 2010, mais se fait battre par Rotterdam, deuxième ville du pays. Dur, mais la cité possède du caractère. Même les scandales de dopage liés à l’affaire Armstrong en 2012 qui mettent de l’ombre au cyclisme, n’effraient pas le comité d’organisation. Pourtant, il y avait de quoi. Rabobank retire non seulement son équipe professionnelle du peloton,  mais également son soutien financier du Grand Départ, créant un trou de 3 millions d’Euros, soit la moitié des soutiens privés prévus.

En 2012, Wielaert est invité au restaurant par le directeur du Tour Christian Prudhomme : le Tour partira d’Utrecht en 2015. La nouvelle est officialisée un an plus tard. Et désormais, la ville s’habille de son plus beau jaune. Le parcours contre-la-montre de samedi est bien plus long que le journaliste avait osé imaginer il y a treize ans, lorsqu’il avait dessiné un tracé en vieille ville de 5 à 6  kilomètres, des tracés inadaptés à une course d’une telle envergure. Le rêve s’est plus que concrétisé.

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