Portfolio en Blog van Henk Oldenziel

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12 feb 2015

A force de vouloir tout partager, on finit par tout perdre

La Chaux-de-Fonds Photo by Christof Sonderegger

La Chaux-de-Fonds se fâche  par peur de perdre son hôpîtal. 

Nous ne sommes pas une banlieue’.  On aurait voulu donner raison à la présidente de la ville de la Chaux-de-Fonds Nathalie Schellenberger lors qu’elle a prononcé ses paroles devant 3000 Montagnards fâchés. On aimerait lui donner raison, tant ses habitants ont du caractère, solidaires face à un ‘ennemi commun’ que sont pour eux les politiciens du bas, accusés d’ignorer les Montagnes, privées de plus en plus d’institutions Cantonales d’éducation et de soins.

La réalité est pourtant tout autre. La métropole horlogère se trouve coincée entre des montagnes, certes superbes, mais qui la placent à une certaine distance des agglomérations qui exercent aujourd’hui une aspiration irréversible sur tous les secteurs de la société, que ce soit les soins, l’éducation ou les institutions de l’Etat.  Les concentrations sont inévitables, que l’on le veuille ou non, et il est difficile de changer cela.

L’Hôpital de la Chaux-de-Fonds, dont la rénovation a tardé à venir , s’est amaigri ces dernières années au profit notamment de celui de St. Imier, qui fait partie d’une région rurale très étendue. En comparaison, il se trouve à 45 minutes de voiture de Moutier, autre pôle de l’hôpital du Jura bernois, soit deux fois plus qu’entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel.  Les spécialistes médicaux rechignent à venir travailler dans la métropole horlogère,  tant que le futur de l’établissement est incertain.

Les frustrations des Montagnards sont néanmoins compréhensibles. En novembre 2013, le peuple neuchâtelois a voté sur la répartition des soins aïgus sur deux sites. Un compromis qui s’est, comme tant d’autres par le passé (tel ‘l’échange’ entre l’école d’ingénieurs et la maternité) avéré être de la poudre aux yeux. Le conseiller d’Etat de la Santé (et des finances) Laurent Kurth l’a bien compris : le projet est tout simplement impayable, surtout pour un canton à l’agonie financière.  Son prédécesseur Michèle Ory, critiquée lors de son mandat pour son autorité, qui avait fait fuir des collègues de son propre parti socialiste, est aujourd’hui rattrapée par son ombre. Le peuple montagnard qu’elle a voulu satisfaire se sent aujourd’hui une nouvelle fois trahi. Ironie du sort, elle a osé se mélanger à 3000 âmes samedi dernier…

Bien sûr, elle peut se réfugier derrière  le rapport Advimed qui avait conclu que le plan sur deux sites hospitaliers était réalisable. Mais à moyen terme. Il avait aussi conclu, et il faut le souligner, que les bisbilles haut-bas ne sont dans l’intérêt de personne. Ce n’est pas en mettant de l’huile sur le feu que l’on arrange quoi que ce soit. C’est pourtant ce que fait le Haut, incapable de se réaliser que leurs désirs sont ‘un leurre’, comme l’indiquait l’ancien Conseiller aux Etats vert  Fernand Cuche récemment à la radio romande. A force de vouloir tout partager, on finit par tout perdre…

Que les politiciens et autres acteurs du Haut arrêtent de se mettre la tête dans le sable. Tel le maire du Locle Monsieur Denis de la Reussille qui, dans un débat avec la directrice de la Hne Michèle de Vos-Bolay sur la radio romande,  se réfugie aveuglément  derrière un vote populaire pourtant ‘inapplicable’ selon la directrice et autres politiciens. Que le collectif ‘le Haut veut vivre’, au lieu de désirer une maternité que le peuple avait lui-même accepté définitivement à Neuchâtel lors de la votation de novembre 2013, se concentre sur la réalisation de la pierre angulaire future du canton, soit une bonne liaison ferroviaire entre le Haut et le Bas. Sinon, cela ne fera que perdre encore plus l’attrait de la cité horlogère. Oublier les divergences, c’est le prix à payer pour que Les Montagnes ne deviennent pas définitivement une banlieue.

*L’auteur a habité à La Chaux-de-Fonds entre 1990 et 2001. Il est aujourd’hui aux Pays-Bas.

 

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