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12 sep 2012

Politique: les Pays-Bas à la croisée des chemins

Les électeurs néerlandais se rendent aux urnes pour la cinquième fois en dix ans. 20% d’entre eux sont encore indécis le jour-même du vote, alors que le clivage gauche – droite est très marqué, rendant difficile la formation d’un nouveau gouvernement.

Durant les années 90, la politique néerlandaise était un exemple de stabilité : la gauche et la droite se partageaient le pouvoir dans un gouvernement formé de travaillistes (PvdA, gauche)), libéraux (VVD, droite) et démocrates (D66, centre-gauche). Puis est venu le populiste Pim Fortuyn, qui a dénoncé ce ‘poldermodel’ et son modèle politique fondé sur le consensus. Assassiné neuf jours avant les élections de mai 2002, son parti, le LPF, obtiendra 26 sièges, mais le gouvernement auquel son parti participera ne tiendra que 87 jours (querelles internes au sein d’un parti sans leader). Ce sera le début d’une décennie politiquement instable.

Premier ministre peu charismatique, le chrétien-démocrate Jan Peter Balkenende ne pourra mener aucun de ses quatre gouvernements qu’il a dirigés à bien et son parti (CDA, centre) a perdu des sièges à chaque élection depuis. Il faut dire qu’il a dû faire face à deux meurtres politiques (Pim Fortuyn en 2002 et le réalisateur et critique de l’Islam Theo van Gogh en 2004) et un clivage politique de plus en plus marqué, favorisant l’arrivée du populisme.

Argent pas aux Grecs, mais aux malades

Le successeur ideologique de Fortuyn, Geert Wilders, est à l’origine des nouvelles élections anticipées de ce mercredi. Son parti de la liberté, PVV, avait soutenu le gouvernement minoritaire du libéral Mark Rutte, en place depuis 2010. Mais cette collaboration avait capoté à l’heure de perspectives économiques plus sombres que prévues et des nouvelles mesures financières drastiques: le gouvernement chuta. Faisant de l’islamophobie son point d’orgue jusqu’alors, Wilders a depuis changé son fusil d’épaule : europhobe, il veut quitter la zone Euro et l’Union Européenne. ‘L’argent ne doit pas aller à la Grèce, mais aux malades’, est un de ses slogans préférés.

Même si tous les partis ont exclu de coopérer avec Wilders dans une future coalition, son rôle sera déterminant à l’heure ou les Néerlandais répartissent les 150 sièges de la chambre basse du parlement. En 2010, il avait vu son parti grandir de 9 à 24 sièges, piquant des voix ‘tabou’ aux libéraux. Il n’est pas exclu qu’il refasse le même coup cette fois à gauche. Ses partisans de droite, déçus de l’avoir vu mettre un terme a la collaboration avec le gouvernement, repartiraient chez les libéraux.

Campagne courte

La campagne électorale a été courte. Ces deux dernières semaines, le leader des travaillistes de gauche Diederik Samsom, au profit d’excellentes performances aux débats télévisés, a piqué des voix au socialiste gauchiste Emile Roemer, en tête des sondages encore il y a un mois. Ce dernier est rentré dans le rang, laissant le libéral et premier ministre sortant Mark Rutte, qui plaide la continuité, et Samsom, dont le parti a grandi de plus de 50%  dans les sondages en deux semaines de campagne, se disputer la fonction de premier ministre, généralement dévolu au parti rassemblant le plus de sièges. Et le match est serré : d’après l’institut Synovate, mardi soir, les libéraux possédaient une voix d’avance (37-36). Le peuple est volubile, 20% des électeurs est encore indécis…

Mais peu importe le vainqueur : le plus grand défi sera de former un nouveau gouvernement. Si une coalition centriste parait inévitable, comme dans les années 90,  travaillistes et libéraux devront se mettre d’accord sur des points sensibles comme la réforme du marché immobilier ou de la santé. Et trouver un ou deux partis supplémentaires pour une majorité….

Parti                           nombre de sièges actuels        sondages

VVD (libéraux)              31                                                               38-40

PvdA (travaillistes)     30                                                               37-39

SP (socialistes)               15                                                               19-23

PVV (populistes)          24                                                               16-21

CDA (chrétiens-dém) 21                                                                10-15

D66 (democrates)      10                                                                 10-15

GroenLinks (verts)     10                                                                   3-6

Christen-Unie              5                                                                        4-6

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